La technologie informatique ne cesse de se réinventer. Les évolutions dans ce domaine sur les dernières années ont été fulgurantes. Tous les secteurs d’activités et notre vie privée sont rythmés par l’évolution chronique de cette science. Entre l’intelligence artificielle et les algorithmes, qui sont aujourd’hui parfaitement intégré dans notre quotidien, l’informatique semble avoir de moins en moins de secret pour nous. Et pourtant, en 2008, un nouvel élément fait son entrée auprès du grand public : la Blockchain. Même si elle n’a été révélée qu’en 2008, le développement de cette idée fut bien antérieur à cette date. Cette nouvelle technologie numérique fait beaucoup parler d’elle, notamment grâce au Bitcoin et à l’Ethereum. On assure même que ce système serait d’une fiabilité sans faille, mais est-ce vrai ?
La Blockchain, c’est quoi ?
La blockchain, autrement dit « chaîne de bloc » en français, est un système de transfert et de stockage de données ultra-sécurisé. Cette intelligence artificielle ne possède pas d’autorité centrale concentrant toutes les données. Il s’agit ici d’une base de données partagée avec une multitude d’utilisateurs, il est même possible de retracer la chaîne de données pour vérifier sa fiabilité. Le fonctionnement de la blockchain est différent de celui d’Internet. Ce dernier permet de transférer une grande quantité de données d’un serveur sécurisé à un demandeur lointain. Tandis que la blockchain ne possède pas d’intermédiaire, les blocs qui la constituent sont protégés par un algorithme cryptographique ce qui rend la falsification et la modification des données impossible.
Sa création
En 1991 Stuart Haber et W. Scott Stornetta réalisent la première étude sur les chaînes de blocs cryptographiques. L’objectif était de pouvoir mettre un place un système regroupant des documents horodatés afin qu’ils ne puissent pas être falsifiés ni antidatés. Ce système a été perfectionné en 1992, grâce à son association avec l’arbre de Merkle ou arbre de hachage. Ce dernier a pour principe de vérifié la véracité d’un ensemble de données. L’association des deux systèmes permet donc à Bayer, Haber et Stornetta d’améliorer le système de base en associant plusieurs documents dans un même bloc.
La toute première réelle utilisation de ce type de système décentralisé est faite à partir de 1995, par la société Surety qui publie chaque semaine dans la rubrique « Notices et objets trouvés » du The New York Times, une suite de caractères incompréhensible qui représente en réalité un bulletin cryptographique de la base de données de leurs sceaux numériques. Cette publication est toujours active aujourd’hui.
L’informaticien et activiste cryptographique Hal Finney a créé en 2004, un dispositif basé sur le système Hashcash qu’il appela : RPoW (« Reusable Proof Of Work » soit « Preuve de travail réutilisable »). Le principe était de justifier le travail effectué par l’acquisition d’un « jeton preuve du travail », non-échangeable. De plus, ce système a été doté d’un registre répertoriant la propriété des jetons. Il est conçu pour permettre à tout utilisateur d’aller vérifier sa conformité en temps réel. Ce n’est qu’en 2008 que la première blockchain accessible au grand public a été élaborée par Satoshi Nakamoto. Elle fut lancée en 2009 par l’introduction du « White Paper », un système de paiement décentralisé de peer-to-peer (pair à pair), nommé Bitcoin.
Comment ça marche ?
Les blockchains publiques étant basées sur un système Hashcash. Elles fonctionnent obligatoirement avec une monnaie ou un token (jeton) programmable. Comme dit précédemment, les blocs sont constitués de plusieurs documents. Ici, on parle de transactions effectuées entre tous les utilisateurs du réseau. Un bloc représente donc un ensemble de transactions. Ces blocs doivent ensuite être validés par les noeuds des réseaux que l’on nomme les « mineurs ». Une technique spécifique est employée par les mineurs pour valider cette transaction, celle-ci dépend du type blockchain. Ces derniers reçoivent un paiement, souvent en crypto-monnaie dès la validation du bloc. C’est donc une course qui se joue entre les mineurs pour être le premier à effectuer cette validation. Malheureusement plus le nombre de mineurs est important et plus le décryptage est ralenti et complexifié. Dès que le bloc est validé, celui-ci est horodaté, et ajouté à la chaîne. La transaction initiale devient donc visible par tous les utilisateurs du réseau et par le récepteur.
Blockchain : Bitcoin et Ethereum
Comme évoqué précédemment, un individu dont le pseudonyme est Satoshi Nakamoto a lancé en 2008 la toute première blockchain accessible au public. À partir de celle-ci, il créa un système de paiement sécurisé et anonyme, mais surtout une crypto-monnaie : le Bitcoin. Aujourd’hui, un Bitcoin vaut 30 197 $, son cours ne cesse de varier entre hausse et baisse vertigineuse. Cette chaîne étant publique, tout le monde peut y accéder pour acheter ou revendre du Bitcoin. La blockchain du Bitcoin fonctionne par un algorithme de type « Proof of work ». Le fonctionnement de celui-ci est simple. Pour atteindre la validation du bloc lors d’une transaction de vente ou d’achat de Bitcoin, celle-ci doit fournir une « preuve de travail » (argent pour l’achat, Bitcoin pour la vente) ce qui revient à résoudre un problème algorithmique.
Une deuxième blockchain à vue le jour en 2014, l’Ethereum, entrainant elle aussi la création d’un nouvelle crypto-monnaie : L’Ether. Moins populaire que le Bitcoin, son cours est actuellement à 2044 $, ce qui est dix fois moins élevé. Néanmoins, celle-ci offre bien plus de possibilités. Le système de blockchain de l’Ethereum offre l’éventualité d’établir des « smart contracts ». Le fonctionnement de ces derniers se fait de manière autonome et automatique via des actions validées préalablement par des parties prenantes. Le fonctionnement de l’Ethereum charme plusieurs secteurs d’activités comme les banques ou les assurances, mais aussi le secteur juridique qui voit une opportunité plus sécuriser de transmettre un titre de propriété ou un héritage. Plusieurs assurances utilisent aujourd’hui ce type de contrats intelligent pour déclencher des remboursements ou des indemnités par exemple.
Avantages et inconvénients
La blockchain pose malheureusement plusieurs problèmes sur le plan juridique et technique. Cette technologie étant décentralisée, il n’y a pas de véritable responsable pour prendre en charge les éventuels problèmes et fournir des garanties aux utilisateurs du réseau. Le système du « smart contract » pose aussi des problèmes, car il ne suit pas les directives d’un contrat classique, juridiquement valable avec une identification et un consentement correctement rédigé, comme la loi l’exige. Pour le bitcoin, la preuve de travail est abstraite, car trop libre et n’est pas suivi d’actes juridiques. L’absence de norme internationale sur les blockchains met en évidence le manque de connaissance et de conformité de celle-ci.
De plus, l’attaque du « 51 % » est fortement redoutée. Celle-ci peut être mise en oeuvre par un groupe de mineur avec une capacité de calcul importante. Ce groupe pourrait prendre possession de la blockchain et l’utiliser pour créer ce qu’on appelle des « doubles dépenses ». Ce système frauduleux consiste à acheter un produit, à obtenir sa possession, puis à créer une fourche entrainant une nouvelle chaîne qui invalidera la transaction pour ensuite utiliser l’argent afin d’acheter un deuxième produit (double dépense). Ce système de blockchain a aussi des limites techniques qui prennent en compte la taille du bloc entre deux blocs. Celle du Bitcoin ne peut supporter que 7 transactions/seconde alors qu’une carte visa en supporte 2000/seconde. C’est un gros point négatif pour le développement de celle-ci dans le temps. Malgré les questions juridiques et le manque de connaissance sur la sécurité du système, l’utilisation des blockchains offre plusieurs avantages. La confiance dans les échanges est la première mise en avant. Même si celui-ci est controversé, il faut tout de même avouer que les chaînes de blocs sont bien plus sécurisées. Les informations qu’elles contiennent ne sont pas aisément falsifiables, il faut réussir à obtenir une grande capacité de calcul pour tenter d’y parvenir. Pour les smart contracts, c’est la rapidité et l’automatisme des transactions et des formalités qui sont intéressantes. Nous avons tous connu des retards d’indemnités ou de remboursement de la part de nos assureurs notamment. Grâce à l’utilisation d’une blockchain basée sur le même fonctionnement que l’Ethereum, la validation et le transfert d’argents pourraient se faire automatiquement par un algorithme sans intervention humaine. Cette technique permettrait de faire gagner un temps considérable pour les clients comme pour les organismes, mais également de l’argent, car il y a moins de ressources nécessaires pour cette action. De plus, le transfert de données médicales et personnelles sera possible via une blockchain privée, tout en respectant la confidentialité de chaque document, ce qui permettra de fluidifier la communication entre le patient, les professionnels de santé et les organismes comme les assurances. D’un point de vue juridique, la blockchain serait un atout dans le transfert d’acte de propriété. Celui-ci est actuellement toujours en format papier, ce qui le rend vulnérable face au vol ou à la falsification. La source d’erreur ou de perte en est d’autant plus grande. Alors qu’en utilisant une blockchain privée, celui-ci serait bien plus sécurisé qu’aujourd’hui, malgré les failles récemment découverte sur cette technologie. Il existe encore beaucoup d’autres applications et d’utilisations que l’on pourrait effectuer avec la blockchain, peut-être même que certaines sont encore à inventer. Cette pratique à un potentiel immense et à sa place dans notre avenir. Elle ne demande qu’à se développer.
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Conclusion
Comme toute nouveauté, la blockchain suscite des craintes et de nombreuses questions. Cette technologie pourra à l’avenir complètement transformer notre quotidien, car ces applications sont diverses et variées et touchent tous les domaines de la vie quotidienne. L’amélioration de nos connaissances sur cette technologie nous aidera à avoir confiance en elle. Mais pour apprendre à la connaître, il faut la laisser se développer et laisser les utilisateurs l’alimenter. Les questions juridiques sont parfaitement fondées, il faudra donc prendre en compte ce paramètre dans les futurs développements, ce qui risque malheureusement de freiner son évolution. Une fois la partie juridique réglée, la blockchain aura un avenir prometteur.